Les descendeurs suisses nous refont le coup des Mondiaux 1987

Il était écrit que les skieurs suisses allaient briller sur la Nationale. Près de quarante ans après leurs illustres prédécesseurs, Franjo von Allmen, Marco Odermatt et Alexis Monney ont réalisé un incroyable triplé lors de la descente devant un public en folie.
Il y avait un air de Crans-Montana 1987 qui flottait dans l’air de la station valaisanne. Non pas uniquement parce que la descente s’élançait pour la première fois depuis le sommet de Bella Lui comme à l’époque, mais surtout grâce à la performance folle des skieurs suisses qui ont réalisé un triplé inédit et qui n’est pas sans rappeler l’incroyable quadruplé réalisé ici-même lors de la descente mondiale il y a 39 ans. « C’est vraiment beau », savoure Franjo von Allmen qui a devancé ses compatriotes Marco Odermatt et Alexis Monney.
Cerise sur le gâteau, le double champion du monde bernois s’est offert un premier succès en Coupe du monde de descente. « C’était très important pour moi, pour ma confiance de confirmer après les Mondiaux », s’amuse Franjo von Allmen qui ne quitte pas son énorme sourire en admirant la foule qui scande son nom. « C’est fou cette ambiance. Je suis passé par toutes les émotions ces dernières semaines. D’abord à Saalbach, puis chez moi à Boltigen, puis maintenant avec le public de Crans-Montana. Je vais avoir besoin de temps pour tout absorber. »
Le triplé, véritable objectif
Les milliers de fans, qui s’étaient pressés au stade des Barzettes, ont été servis avec le show réalisé par les athlètes suisses. « Le triplé était un objectif que l’on avait en tête depuis la saison dernière », reconnaît Marco Odermatt. « On l’a réalisé en super-G (lors des finales à Saalbach) et aux Mondiaux en combiné par équipes, mais c’est vraiment cool d’y être parvenu en descente, surtout ici à Crans-Montana. C’est très spécial, car l’ambiance était grandiose »
Le leader de la Coupe du monde a loué les qualités et la maturité de ses deux jeunes coéquipiers qui posent fièrement sur le podium avec lui. « Il n’est jamais facile de se remobiliser après des Championnats du monde. Franjo et Alexis se retrouvaient dans cette situation pour la première fois de leur carrière. Ils ont su se détendre et relancer la machine, je me dois de leur faire mes compliments. »
Grâce aux coaches
Pour le Nidwaldien, le secret de la réussite des skieurs helvétiques sur la Nationale vient des entraîneurs de l’équipe. « Il faut remercier les coaches qui ont énormément travaillé pour analyser les meilleures lignes à prendre durant cette descente. » D’autant plus que le tracé, qui favorisait les glisseurs, ne correspondait peut-être pas forcément à ses qualités de technicien. « J’ai pu skier comme je le souhaitais, être plus à la limite que lors des entraînements », poursuit le Nidwaldien.
Même constat pour Alexis Monney, qui monte sur son troisième podium de l’hiver et qui souhaitait avant tout limiter la casse. « Quand je suis venu ici, je me suis dit que l’objectif serait de me classer dans le top 15 sur cette piste. Finir sur le podium, c’est vraiment cool, je suis très content et le week-end est déjà réussi.
À deux ans des Championnats du monde de Crans-Montana, les spécialistes de la vitesse suisses ont déjà posé leur empreinte sur la piste de la Nationale. Ils auront encore l’occasion d’affirmer une nouvelle fois leur domination lors du super-G de dimanche.