Christophe Torrent, prêt à exploser à domicile

Le Valaisan espère prendre son troisième départ de Coupe du monde à quelques kilomètres seulement de chez lui, sur la piste Nationale de Crans-Montana. À 25 ans, ce serait un premier aboutissement d’un parcours semé d’embuches.
Cinq ans. Cinq ans se sont écoulés depuis sa grave blessure au genou droit (déchirure des ligaments croisés). Depuis, Christophe Torrent semble enfin avoir trouvé sa place sur le Cirque blanc. Brillant en Coupe d’Europe, vainqueur d’une descente à Crans-Montana il y a une semaine, il espère prendre son troisième départ en Coupe du monde ce samedi sur la piste Nationale. Un départ pour lequel il doit encore se qualifier à l’interne lors du second entraînement prévu vendredi.
Devant son fan’s club, l’Arbazien viserait ses premiers points parmi l’élite. Surtout, il franchirait un nouveau cap dans une carrière faite de hauts et de bas jusqu’ici. Brillant dans toutes les catégories de jeunes, Christophe Torrent a connu un premier coup de frein avant de fêter son 17e anniversaire. "J’étais assez doué et, petit, je gagnais assez facilement", se souvient-il. "Mais j’ai ensuite pris quelques belles claques." Il faut dire qu’il a fallu s’habituer à un corps d’adulte qui a pris quelques kilos en grandissant et à faire face à l’adversité.
Entre la Coupe du monde et la Coupe d’Europe
Largement soutenu par ses parents, tant financièrement que mentalement, le Valaisan a toujours su s’accrocher. Il y a deux saisons, il a intégré les groupes d’entraînement de Coupe du monde, tout en continuant de faire son bonhomme de chemin en Coupe d’Europe. "Quand j’arrive dans le groupe de Coupe du monde, je suis très bien intégré, c’est cool", se réjouit le skieur de 25 ans. "Mais pour me sentir vraiment skieur de Coupe du monde, il faudrait réaliser une saison complète. Je pourrais alors vraiment le dire sans être gêné."
Issu d’une famille de skieurs, dont le papa François est employé chez Atomic, et sa maman Véronique, ancienne membre des cadres B de Swiss-Ski, "très talentueuse mais pas folle de l’entraînement", ainsi que deux grands frères qui ont baigné dans le milieu, Christophe Torrent était prédestiné à devenir skieur professionnel. "Mais j’aime beaucoup le sport en général et j’ai longtemps joué au foot et je pratique encore le tennis", raconte ce grand supporter du FC Sion, également pêcheur durant son temps libre.
Le skieur, qui a fait ses armes à Anzère aime manier l’humour aussi bien que les lattes et il se veut volontiers blagueur auprès de ses potes sur le circuit. Pourtant, il prend la vie "passablement au sérieux", comme il aime le rappeler. "On croit que je déconne tout le temps, mais en fait je suis quelqu’un de très consciencieux, de très minutieux, de très perfectionniste." Il le faut probablement s’il espère skier dans les traces de son idole Didier Cuche, dont le poster est encore affiché dans sa chambre. Le Neuchâtelois est le dernier Suisse à s’être imposé sur la Nationale en 2012. Pourquoi pas un jour l’imiter ?